L'échappée originale : moment de lecture

Sagement assise à l’arrière du véhicule familial, Aurianne regarde défiler cette France aux couleurs estivales qui s’étire le long de l’autoroute. En ce début de mois d’août, la chaleur matinale est déjà pesante. La petite fille repart pour la troisième année consécutive vers la montagne, la plus proche de chez elle, mais suffisamment lointaine pour lui offrir cette part de rêve et d’exil estival auxquels aspirent petits et grands en cette longue période de vacances.

Aurianne a quitté tôt ce matin sa petite ville de l’Oise, désormais aspirée par la vie trépidante de l’immense couronne parisienne. Direction l’Auvergne et ses montagnes aux formes apaisantes, où la nature se laisse immédiatement apprivoiser. Tout occupé à la lecture d’une bande dessinée, l’enfant ne s’est pas aperçu que la route avait fait son entrée dans le Cantal avec, pour comité d’accueil, cet impressionnant bataillons de volcans, sur lesquels règnent en maitres le Plomb du Cantal et le Puy Mary.

« Regarde, Aurianne, tous ces sommets nous font savoir que nous sommes bientôt arrivés ! »

Delphine se retourne vers sa fille, un peu plongée dans l’extase de ce premier jour de vacances, tandis que la route déroule son ruban d’asphalte à travers les reliefs auvergnats. Dans les bagages de la famille, très peu de jouets ou de jeux pour Aurianne, mais plutôt des chaussures de randonnée pour savourer pleinement le caractère grandiose des monts du Cantal. Car, sitôt quittée l’autoroute, c’est à l’entrée de Salers, là où la beauté du Cantal atteint sa plénitude, que la petite famille de franciliens va enfin pouvoir poser ses valises.

« Alors les amis, avez-vous fait bonne route pour venir jusqu’à nous ; le chemin est laborieux parfois, mais, que voulez-vous, elle se mérite notre Auvergne ! »

Pascal Montaz s’avance vers ses hôtes, un franc sourire plaqué sur son visage où perlent quelques gouttes de sueur. Au dessus du Grand Pays de Salers, l’astre solaire est à son zénith. A cette heure-ci de l’après-midi, il irradie de sa chaleur le Domaine de la Chaux de Revel. Pascal vient de donner à manger à ses chevaux et termine de tondre la pelouse qui entoure les cinq roulottes du domaine. Comme c’est curieux ! Pascal parle de son Auvergne comme s’il y était né ! En aurait-il fait sa région de cœur alors qu’il fait figure d’expatrié, sans avoir pour autant oublié ses origines ? Son histoire témoigne en tout cas du pouvoir d’attraction indicible que peut parfois exercer cette terre de tradition, entière et sans fard. Il y a quelques années, il a quitté sa Savoie natale, en compagnie de Joëlle sa compagne ainsi que l’hôtel 3 étoiles où il exerçait pour échafauder un projet en apparence un peu fou mais soigneusement réfléchi : créer en zone de moyenne montagne un parc résidentiel de loisirs doté de structures d’hébergement d’un genre nouveau, tout en conservant au domaine son aspect de ferme auvergnate authentique avec…..de vrais animaux de ferme. Un projet presque démesuré, en marge de l’hôtellerie classique et qui a nécessité de très copieux investissements dont le principal concerne la réhabilitation intégrale de l’ancienne ferme.

famille chaux revelEn dehors de la beauté des paysages cantaliens, faire-valoir incontestable de ce pays, Pascal et sa jeune épouse ont fondé leur projet sur la mise en avant d’un tourisme à échelle humaine où l’accueil, l’échange, la disponibilité retrouvent leur sens. Une différence de conception avec le tourisme alpin désormais plus impersonnel, plus industrialisé donc moins authentique. Ce côté vrai et naturel est la marque de fabrique de l’Auvergne qui explique qu’ils ont su y trouver leur place.

Aujourd’hui, après une inévitable période d’essai et de conviction auprès d’une clientèle friande d’un tourisme moins agressif, les 7 hectares du Domaine de la Chaux de Revel se placent avantageusement sur le créneau des séjours dépaysants mais abordables, recherchés tout à la fois par les familles mais de plus en plus aussi par des couples jeunes ou moins jeunes, venus satisfaire pour quelques jours leur envie d’évasion à deux. La recette du succès, on la trouve dans les toutes premières structures qui ont vu le jour ici : il s’agit des 5 roulottes, classées hôtelières ou gites, si elles sont équipées en plus d’une kitchenette. De véritables petits nids insolites, au charme complètement bohème mais dotés d’un excellent niveau de confort permettant de s’offrir un exil au grand air, en prise directe avec la nature.

C’est précisément l’une d’entre elles qu’ont réservée Delphine et Gaëtan, les parents d’Aurianne. Alors qu’ils finissent d’investir leur nouveau refuge, Pascal les interpelle.

« Bon, je présume que vous avez déjeuné au pas de course sur une aire de repos, je vous ai réservé une place à notre soirée aux chandelles, autour d’une fondue Bohème. Vous connaissez la fondue savoyarde, sauf qu’ici, elle est préparée à base de fromage d’Auvergne comme le Cantal ou le St-Nectaire et que la gentiane remplace le kirsch utilisé en Savoie. On vous attend tout à l’heure ! »

Dehors, Aurianne s’est déjà offert une pause photo, assise à califourchon sur une énorme vache déco en résine, la dernière attraction idéale pour capter les souvenirs de vacances. Puis, elle est partie rejoindre son âne, celui qu’elle avait adopté l’an passé et qui, cette année, s’ébroue fièrement aux abords d’une curieuse petite bâtisse, aux accents très régionaux. Voici le P’tit Buron du Vacher, la dernière trouvaille originale du domaine, aménagé de fond en comble dans l’esprit des burons cantaliens, ces bâtiments d’altitude au confort très rustique où, durant l’estive, on fabriquait les fromages. Ici, dans cette parenthèse à la fois champêtre et montagnarde, les repères habituels s’effacent soudainement. On s’endort à deux sur le thème des estives, de la vache, du lait, du fromage. Quant aux matins, ils sont revivifiants lorsque l’on s’immerge dans la baignoire en bois et que l’on soumet son corps aux bienfaits d’un lait parfumé à la rose et au coquelicot.

Et, du reste, sur le plan du bien-être et de la relaxation corporelle, la famille Montaz fait assaut d’imagination. Au pays des randonnées pédestres ou à vélo, du pédalo rail ou des circuits à moto, les membres souffrent et réclament des soins. Qu’à cela ne tienne ! Des séances de relaxation pratiquées par des masseuses expertes volent au secours des pieds fourbus. Entre un bain de pied dans un pédiluve-spa à l’ozone, une séance de réflexologie plantaire ou une pause apaisante sur un matelas de massage Shiatsu, chacun récupère d’un relief auvergnat parfois sans concession. Et tout cela dans une cabane de massage posée en plein champ !

Sur le chemin de ses investigations, Aurianne s’approche d’un cochon de race grise à longs poils, une des vedettes incontestées du domaine. Au loin, chevaux mais aussi vaches, taureau, veaux, ambassadeurs émérites de la race Salers, dévorent sans complexe les pâturages cantaliens. Une voiture vient de faire son entrée. S’en échappe un jeune couple, les yeux déjà rivés sur la piscine chauffée, source d’attraction irrésistible à cette altitude Ceux-là ont choisi de passer leur séjour dans les chambres d’hôtes de la ferme, chacune meublée dans le style montagnard et dotée d’une vue sans pareil sur cette reposante vallée de la Maronne, qui forme comme une traine verdoyante au pied du Puy Mary.

Il est temps pour Aurianne de rejoindre son appartement roulotte. Sa mère a déjà prévu de lui faire découvrir demain ces petits panneaux qui parsèment le domaine sur lesquels on peut apprendre comment se fabrique le fromage local, les origines de la célèbre race bovine de Salers ou comment les volcans, ont modelé, il y a des millions d’années, ce beau terroir. Car depuis peu, Pascal verse aussi dans la pédagogie touristique, histoire de mieux imprégner ses hôtes de leur terre d’accueil.

« Maman, ce serait bien si l’on pouvait habiter cet étrange cube tout là-bas ! »

Ce qu’Aurianne a remarqué, grâce à sa curiosité d’enfant, c’est le Carré d’étoiles, surgi en pleine nature, avec ses ouvertures en forme de hublot et son toit transparent. L’endroit sans conteste le plus original du domaine que les amateurs de séjours décalés s’arrachent. Ici, tout est prévu ; du coin petit déjeuner à la salle de bains jusqu’à la chambre superposée, à laquelle on accède par une échelle. Palpitant ! Le plafond, c’est tout simplement la nuit, plus pure ici que nulle part ailleurs, constellée d’étoiles que l’on peut observer de son lit ou, plus scientifiquement à l’aide d’un télescope prévu à cet effet.

Delphine et Gaëtan n’ont encore rien promis à leur fille pour les vacances prochaines mais, qui sait, à la Chaux de Revel, entre ciel et terre, il y a toujours matière à s’émerveiller !

PLUS D’INFOS
DOMAINE DE LA CHAUX DE REVEL15140 SAINT-MARTIN VALMEROUX
Tel 04 71 40 68 10 ou 06 71 61 94 47
Site www.domainedelachauxderevel.com

Revenir